« Le plus jeune de nous est encore trop vieux. »
Ch. d’Avray
Le peuple est vieux, aussi vieux que le mondeÀ ses côtés souffle un vent généreuxMais l’ignorance est chez lui trop profondeEt c’est pourquoi le peuple est malheureuxIl a grandi sans chercher à s’instruireIl a bâti mais n’a pas su détruireVa-t-il crever sans aller vers le mieux :Le peuple est vieux. Ah ! que le peuple est vieux.Regardons-le pendant quatrevingt treizeO son élan, hélas ne fut pas longIl fit tomber la tête de Louis seize,Mais se courba devant NapoléonLa République a suivi la Commune,Rien n’est changé toujours même lacune,Il est resté victime des envieux :Le peuple est vieux. Ah ! que le peuple est vieux.Toujours confiant aux formes politiquesÀ chaque instant il gueule libertéIl se révolte aux réunions publiquesPuis lâchement ensuite il va voter.Les lois pourtant tous les jours le cravachentEt ses élus au visage lui crachent,Cré nom de Dieu qu’a-t-il donc dans les yeux :Le peuple est vieux. Ah ! que le peuple est vieux.Debout ! debout ! peuple c’est toi la forceFrappe en plein cœur de ce gouvernement,Dépouille-toi de cette vieille écorceEt fous à bas les gars du Parlement.Rappelle-toi que l’armée est la ruine,Les galonnés engendrent la vermine,Fais du drapeau des torchons pour les lieux :Le peuple est vieux. Ah ! que le peuple est vieux.Si la révolte un certain jour le lasse,Femme encourage alors ton compagnonBravez tous deux la camarde qui passe,Des révoltés elle est le trait d’union,Révolution dans le sol que l’on foule,Vois tes amants porter leur deuil en rouge ;Bâtis un monde au seuil de leur caveau,Peuple apparais sur un globe nouveau.