1Pour les petits que la détresse affame,Comme pour ceux par la chance accueillis,J’ai rayonné dans le cœur de la femmeEn tous les temps et dans tous les pays.Sur les berceaux où repose l’enfanceCraignant la Parque au dessein criminelDe se pencher, je lui fais la défense :C’est la chanson de l’amour maternel !2Je fais aussi de duvet et de laineLe nid joyeux dans les branches tresséEt sur l’herbage et les fleurs de la plaine.Par la brebis l’agnelet caressé.Je fais rugir la bête carnassièreQuand, poursuivis par le chasseur cruel,Tous ses petits ont mordu la poussièreC’est la chanson de l’Amour maternel !3Je pleure, hélas ! sur les immenses tombesOu sont jetés les hommes de vingt ansDont la mitraille en folles hécatombes,Fauche l’espoir, le rêve et le printemps.Je suis meurtri par la même tortureQuand, trafiquant de son charme éternel,Je vois Laïs outrager la nature :C’est la chanson de l’Amour maternel !4Ah ! m’épargnant l’infernale souffranceQui vient alors pour toujours me briser,Vierge, de l’or, échappe à l’attirance ;Aime à plein cœur : ne vends pas ton baiser !Peuple, cessant vos sanglantes batailles,De la moisson d’un monde fraternelDès aujourd’hui préparez les semailles :C’est la chanson de l’Amour maternel !
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L’
Amour maternel
Bizeau, Eugène
dimanche 8 janvier 2023, par
Texte d’Eugène Bizeau (1911). Musique d’Auguste Fay.
http://anarlivres.free.fr/pages/biblio/complements_texte/ChansonsBizeau.html
Paru dans :
Bizeau, Eugène. — Les Chansons qui passent… / mus. Auguste Fay. — Paris : La Muse rouge, 1911. — 8 p.