Chanson philosophique
1Si les métaux parlaient, tous les bronzes des clochesAu lieu de proclamer la puissance des cieux,Diraient aux asservis, en de vibrants reprochesIgnorants, insensés, vos maux viennent des dieux.À la foule aveulie, à l’imposteur, au prêtreLeurs voix diraient : assez de mensonges, d’erreursLes dogmes, les tyrans n’auraient qu’à disparaîtreReniés et maudits par les tocsins vengeursrefrainSi les métaux parlaient,Voilà ce qu’ils diraient,Dans leur juste colère,Aux méchants de la terre ;Leurs grandes voix partoutDiraient : le monde est fouSi les métaux parlaient,Voilà ce qu’ils diraient.2Si les métaux parlaient, les outils, les machinesContre les exploiteurs élèveraient leurs voix,Ils diraient : « Vous avez par nous dans vos usines,Volé les ouvriers sous le couvert des lois,Ils diraient en montrant les enfants et les femmesEn les accaparant vous les avez flétris,Nous étions nés pour tous, non pour quelques infâmes ;Au nom des travailleurs, à vous tous nos mépris,refrain3Si les métaux parlaient, tous les engins de guerreDans un immense cri de réprobationAu monde entier diraient :Tous les hommes sont frères,Assez ! plus de combats, plus de destruction,Les instruments de mort, de crime, de tortureEn invoquant l’amour, le droit et la raison.Diraient : sois conscient honore la natureEt tu seras heureux peuple, en devenant bonrefrain4Si les métaux parlaient, l’or, base des richesses,À tous les inhumains, à l’avare, au sans-cœurDiraient : vous avez fait pour moi tant de bassessesQue je suis devenu la source du malheur.Il dirait : vous avez, Ô race insatiable,Ici-bas tout vendu, par vice et passion,Vous avez fait abjecte, ignoble et méprisableToute l’humanité, pour ma possession.