Au jour fatal où sombra la Commune,Quand notre sang gonflait le vaste égout,Aussi vaillante au feu qu’à la tribune,Devant Versailles elle resta debout.Proscrite au loin, vers de brûlantes plages,Elle y sema le germe fraternel.Les plus cruels ne sont pas les sauvages…Honneur, honneur à Louise Michel !Le peuple a faim ! sa misère est profonde.Le riche pousse au sombre désespoir.Dans les faubourgs où le chômage gronde,Les affamés lèvent le Drapeau noir !À ce signal, sortant de sa retraite,Et pour briser l’esclavage éternel,Qui donc accourt et s’élance à leur tête ?C’est elle encor, c’est Louise Michel.Bravant la Cour, la Jeanne d’Arc moderne,Du Capital démasque les suppôts,Tous ces Vautours d’église et de caserne,Qui sans pitié nous rongent jusqu’aux os.De sa cellule ils ont scellé la pierre…Elle subit l’isolement mortel ;Mais par les joints filtre encor la lumièreQui brille au cœur de Louise Michel.Les travailleurs conservent la mémoireDes fiers martyrs qui succombent pour eux.Ils graveront au fronton de l’HistoireSon nom si pur, parmi les plus fameux.Ah ! vienne enfin la suprême bataille,— Ton dernier jour, possesseur criminel —Nous abattrons la sinistre murailleOù tu gémis, ô Louise Michel !De leurs canons, tu méprises la foudre,Ô noir Drapeau qui flottas sur Lyon !La dynamite a détrôné la poudre…Ainsi vaincra la RévolutionVole au combat, symbole du courageVoici venir le moment solennel.Du prolétaire, abolis le servage :Sois le vengeur de Louise Michel.
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Louise Michel et le drapeau noir
Le Roy, Achille
mardi 10 janvier 2023, par
Texte de Achille Le Roy (1885).
http://anarlivres.free.fr/pages/biblio/complements_texte/ChansonsLeroy.html
Paru aussi in : Le Roy, Achille. La Revanche du prolétariat. Paris : Librairie socialiste internationale, 1885 (p. 38-39).