1Paysan courbes ton front hâléSur le sol encore dur et geléSur ta guenilleLe givre brilleEt d’autres se chaufF’nt au feu qui pétilleCe sont tous les repus, les jouisseursQui vivent du produit de tes sueursEt tu t’échinesPauvre machinePendant que tes enfants hurlent famineTous sont égaux tu le vois sur la terreLa richesse vit de la pauvretéTraîne-misèresPropriétairesC’est ce qu’on appelle l’Égalité.2La grève éclate au sein de la citéDans les usines tout est arrêtéEt sur la placeLes gas s’entassentSans se soucier du grand froid qui les glaceDans leur taudis il faut du feu, du pain,Mais les bourgeois ont chaud leur ventre est pleinBientôt la grèveCalme s’achève,Il faut que tu travailles et que tu crèvesTous sont égaux, tu le vois sur terreTravaille pour nourrir l’oisiveté.Des mercenairesDes millionnairesC’est ce qu’on appelle l’Égalité.3À Biribi sous le soleil brûlantDe pâl’s forçats de fièvre tout tremblantsLoques humainesMeurent à la peineMais dans leurs yeux luit un éclair de hainePour ces hommes qui se font leurs bourreauxPour tous les chefs ces assassins légauxPour leurs capricesPour leurs supplicesY a pas de loi, la Loi. c’est leur compliceTous sont égaux, tu le vois sur la terrePour loi la mort, pour eux l’impunitéChair a galèresEt tortionnairesC’est ce qu’on appelle l’Égalité !4Pourquoi des paresseux et des richards ?Pourquoi des esclaves et des déchards ?Pourquoi la vieSi asservieN’est-elle pas pour tous aussi jolie ?C’est que l’argent, le seul maître de toutÉcrase tous ceux qui s’expos’nt à ses coupsCommet les crimesFait les victimes.L’argent maudit il faut qu’on le supprime.Alors tous seront égaux sur la terrePlus de richesse et plus de pauvretéPlus de misèresPlus de galèresOui, ce sera vraiment l’Égalité !
Accueil > Chansons > Égalité !
Égalité !
Gheelart, Lucien
dimanche 29 janvier 2023, par
Texte de Lucien Gheelart (1905 ?). Sur l’air « Pierrot chante… et meurt ! », musique de Georges Krier (1872-1946) sur des paroles de Raoul Le Peltier (18..-1926).
Paru aussi in : Le Combat (1905-1906), nº 4 (12 novembre 1905).