À travers la terre perdueJe vais, errant, cherchant l’énigmeQui fait que l’homme, chair à crimeEst toujours à vendre ou venduDans l’incommensurable espaceJe demande à l’écho pourquoiMoi, chétif mais l’égal d’un roi (bis)Sous le ciel je n’ai pas de place2L’écho di me répond ; vagabondPauvre lépreux d’un vilain mondeII n’est pour toi ni terre ni ondeTu naquis pour courber le frontSeul, tout seul, la maître rapaceDe tous les bonheurs doit jouirToi, marches toujours pour souffrir (bis)Sous le ciel pour toi pas de place3Comme tout homme j’ai pourtantUn cœur vibrant dans ma poitrineQui détend de courber l’échineDevant nul autre être vivantJe n’ai ni dieu, ni lois, ni race,Je suis fils de l’HumanitéJe méconnais l’Autorité (bis)Et sous le ciel je veux ma place4Tu veux ta place au grand soleilMe dit l’écho, lorsque tes chaînesNe se brisent point sous les hainesQui devront sonner ls réveilReprends ta course dans l’espaceLe fer de la révolte en mainsContre les bourgeois assassins (bis)Qui sous le ciel prennent ta place5Et depuis, par monts et par vauxJe vais disant au pauvre hèreC’est à toi qu’appartient la terreÀ toi les fleurs, les fruits, les eauxAu vil bourgeois au cœur de glaceReprends tout ce qu’il t’a voléPour’que sous le ciel étoilé (bis)Tous les humains trouvent leur place
Le
Vagabond
Riemer, Henri
dimanche 29 janvier 2023, par
Texte de Luss [Henri Riemer] (≤1898). Sur l’air « Les Briseurs d’images » d’Auguste Percheron.
Paru aussi in : Le Libertaire (1895-1899), nº 114 (22-29 janvier 1898).
Paru aussi in : Le Combat (1905-1906) année 1, nº 9 (17 décembre 1905).