1Dans le champ noir des affamés,Comme une plaie héréditaire,Les grains que vous avez semés,Ô bourgeois vont sortir de terre,La haine, cette fleur du mal,Germe vivace en nos entraill ;Il en jailliraCe qu’il pourra.Hardi les gars ! c’est germinal,Qui fera pousser tes semailles2Tout ce qui vient des malheureux,Leur, amour, même vous tourmenteLe coït de ces ventres-creux,Vous écœure et vous épouvante.Que chaque accouplement brutal,Reste infécond pour le capital ;Moins il en naîtraMieux ça vaudra.Hardi les gars ! c’est germinal,Qui fera pousser les semailles.3Quand les pauvres les réprouvés,Martyrs en butte à la détresse,Se seront enfin soulevés,Réclamant leur part de richesse.Au tronc du vieux monde inégal,On fera de larges entailles ;Il en couleraCe qu’il pourra.Hardi les gars ! c’est germinal,Qui fera pousser les semailles.4Quand les forgerons, les mineurs,Va-nu-pieds sortant de leur bouge,Seront de rudes moissonneurs,Quand viendra la moisson rouge.Pour renverser l’ordre social,Il faut de vastes funérailles.Plus on en faucheraMieux ça vaudra.Hardi les gars ! c’est germinal,Qui fera pousser les semailles.5Quand les meurts de faim rassemblés,Se dresseront pour la révolte,Serrés et drus comme les bletLes fusils ne pourront faire la récolteGuerre aux repus du capitalIl faudra égaliser les tailles.Moins il en restera,Mieux ça vaudra.Hardi les gars ! c’est germinal,Qui fera pousser les semailles.
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