1Sur la terrestre boule rondeOù nous naissons que pour souffrirNe mettons plus d’enfants au mondeNous ne pouvons plus les nourrir.Tant que les gavés de la terreNe cesserons pas d’exploiter,Hommes pauvres, de race austère,Ne nous faites plus enfanter !(refrain)Femmes du peuple, allons debout !Plus d’enfants nés dans les chimèresDu bout du monde à l’autre boutProclamons la grève des mères !2Au néant la progéniture,Fruit d’amour, triste lendemainFaisons dévier la naturePour le bonheur du genre humainC’est assez de chère à mitraille,De chair à prostitution ;Aux exploiteurs livrons bataille,Superbes d’abnégation !3En dépit d’Un usage antique.Nos flancs ne veulent plus porterLes martyrs d:un labeur iniqueSemant pour ne pas récolter,Non, plus de femmes misérables,Tresseuses dé sanglants lauriers.Dont les mamelles tarissablesAllaitaient de futurs guerriers.4Femmes des gueux entrons en lice ;Que nous importe l’avenir,Quand notre vie est un supplice,Mieux vaut voir le monde finir !…Quand nos fils sont de trop sur terreD’en faire il faut nous arrêter.Pour vivre au sein de la misère ?Mieux vaut ne jamais exister !…5Oui, changeons la base des chosesAu vent des révolutions,Réalisons nos rêves rosesPour le salut des nations !Ou bien femme de prolétaires,N’enfantons plus que des héros,Vengeurs des penseurs libertairesTombés vaincus par leurs bourreaux.(refrain)Femmes du peuple allons debout ?Placé aux enfants nés sans chimèresDu bout du monde à l’autre boutProclamons l’âge d’or des mères.
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La
Grève des mères
Gonon, Irène
samedi 4 février 2023, par
Texte d’Irène Gonon (≤1901).
Paru aussi in : Le Combat de Roubaix-Tourcoing (1906-1906), année 1, nº 30 (16 septembre 1906).