1Oh ! que t’importe le drapeauEt la Patrie, ô pauvre mère !Quand ton fils est dans le tombeauEt fut victime de la guerre !C’était l’espoir de tes vieux jours,Il aimait une fiancée,Mais hélas ! au bruit des tamboursII eut la poitrine percée.(refrain)Non la plus de cas combats sanglants,De ces horribles boucheries ;Pour le bonheur de nos enfants,Il faut supprimer les patries !2C’est à vingt ans, cet âge heureux,Quand l’homme plein d’amour tressaille,Qu’on le prend s’il est vigoureux,Pour aller braver la mitraille.Sans haine, il doit donner la mort,Et lorsqu’il tombe sous les balles,On pleure son malheureux sort,On maudit ces luttes fatales.3Pour la patrie il faut mourir :Telle est la devise éternelle,Quand l’homme doit se secourir,Se tendre une main fraternelle,Et quand on s’est bien égorgé,Que le sang a rougi la plaine.Le sort du peuple est-il changé ?N’est-ce pas lui toujours qui peine ?4Peuple ne les écoute pasCeux qui te vantent la victoire,Qui te disent que les soldats,En se tuant, se couvrent de gloire,Non ! c’est de la férocité ;C’est la brute en nous qui surmonte,La guerre, pour l’humanitéC’est une chose qui fait honte ?5Soyons libres, soyons heureux,Ne proclamons qu’une patrie ;Le monde entier, les sols nombreuxDélivrés de la barbarie.Entre les peuples désormaisToute fureur doit disparaître ;C’est par le travail et la paixQu’ils doivent trouver le bien-être.6Les hommes sont fait pour s’aimer,Pour se donner les mailleurs gages ;Non pour se craindre et pour s’armer.Et se livrer à d’affreux carnages,Sous les pas des fameux héros,Coulent trop de larmes amères ;Les grands guerriers sont des bourreaux,Qui détruisent le cœur des mères !
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Il faut supprimer les patries !
Besson, Eugène
samedi 4 février 2023, par
Texte d’Eugène Besson (≤1903).
Paru aussi in : Almanach illustré de la révolution pour 1904, 1903 (p. 61).
Paru aussi in : Le Combat de Roubaix-Tourcoing (1906-1906), année 1, nº 31 (23 septembre 1906).