1Lorsque l’on va faire son serviceQue par malheur on est novice,Comme il advient très fréquemmentQuand ou arrive au régiment ;Alors on en voit de cruellesAvec le balai et la pelle.On trouve que vous ne faites lienEt l’on vous traite de propre à rien.2Si vous voulez, leur tenir têteAlors vous n’êtes plus de la fête.À la boite toujours vous couchezEt l’on vous prive de liberté.Tous les soirs c’est la rengaine ;Au violon pur le capitaine,Par les cabots ou les sergents.Voilà ce qu’est le régiment.3À force d’être maltraitéOn finit par déserterOu on gifle le galonnard ;Alors, c’est le Conseil sans retardQui nous envoie un certain jourÀ biribi faire un long tour.C’est alors que va commencerLa rude vie du condamné.4Vous êtes traités pis que des chiensDes coups de bâton comme soutiensVous n’avez rien a réclamerCar vous êtes toujours bouclésDans un petit réduit obscurSur une paillasse entre quatre mursUne cruche d’eau, un peu de pain bisVoilà ce que c’est que Biribi.5Les gardiens jouent avec votre peau,Tout ça pour l’honneur du drapeauVous ne pouvez plus endurer ;Alors vous vous révoltez ;Douze balles et c’est la délivrancePour vous, plus de souffrancePauvres soldats, vous êtes tombésEn martyrs de l’humanité.⁂Bientôt l’armée disparaîtraLa liberté apparaîtraPlus de fusils, plus de canonsPlus de casernes, plus de prisons.
Le
Révolté
Arthus, L.
samedi 4 février 2023, par
Texte de L. Arthus (≤1906).
Paru aussi in : Le Combat de Roubaix-Tourcoing (1906-1906), année 1, nº 33 (28 octobre 1906).