Nouvelles réformes, à l’usage des candidats qui ont vidé leur sac

Électeurs, voici mes promesses !

Je veux accomplir des prouesses ;

Libertaires, serrez les fesses !

 

On n’a rien fait jusqu’à présent ;

D’agir enfin c’est le moment,

Écoutez bien mon boniment :

 

Surtout, pas d’abstentions ! Aux urnes !

Ouvriers, sortez de vos turnes

Et ne soyez plus taciturnes.

 

Sans viser la Priorité,

Vous aurez tous l’Égalité

Quand pour moi vous aurez voté.

 

Le Patronat bientôt prospère

Pourra, sans que l’on s’exaspère,

Réduite à néant le salaire.

 

Point n’est besoin que soit détroit

L’ordre social dont on gémit,

Je voterai le pain gratuit.

 

Du bagne préparant les listes,

De bons agents suivront les pistes

Pour supprimer les anarchistes.

 

On ne laissera bien portant

Que l’électeur parfait votant ;

Chacun alors sera content.

 

Pour que l’affreuse théorie

Du libre amour, cette utopie,

À nul ne fasse plus envie.

 

Je ferai, soyez convaincus,

Une loi pour qu’il y ait plus

D’hommes volages ni cocus.

 

Si vous me choisissez, j’espère

Que désormais le fille-mère

De son enfant saura le père.

 

Je voudrais, pour qu’il en ait moins,

Que l’on interdise avec soins,

De faire un gosse sans témoins

 

*pour copie conforme