Personne n’ignore que les élèves de l’École Centrale réclament une tenue et se démènent en conséquence.
1Nous somm’s des p’tits jeunes qui n’sommes pas militairesEt c’pendant nous voulons porter l’sabre au côté.Nous s’rons plus respectés en r’tournant dans nos terresÀ Pâque, au jour de l’an, aux grand’s vacance’s d’été.Nous allons faire une lettre au ministre de la GuerreQue l’plus grand d’entre nous ira lui-mêm’ porter,Et l’ministre dira ; « La chose est nécessaire »Ou bien : « J’vas signer ça ; n’viendrons plus m’embêter ».2Nous somm’s les p’tits centraux. Nous n’somm’s pas des grands hommes,Mais nous en somm’s tout d’mêm’ puisque nous l’deviendrons.Or, conçoit-on qu’des gens qui sont ce que nous sommesS’promèn’nt sans uniform’ comm’ de vulgair’s maçons ?Nous allons faire une lettre au ministre de la GuerreQue l’plus grand d’entre nous ira lui-mêm’ porter,Et l’ministre dira ; « La chose est nécessaire »Ou bien : « J’vas signer ça ; n’viendrons plus m’embêter ».3Nous épat’rons la femm’ du bourgeois méthodiqueEt puis tout’s sortes d’femm’s et puis les bonnes d’enfant ;Nous épat’rons M’sieur l’Président d’la République ;Nous épat’rons tout l’monde, même l’prince de SaganNous allons faire une lettre au ministre de la GuerreQue l’plus grand d’entre nous ira lui-mêm’ porter,Et l’ministre dira ; « La chose est nécessaire »Ou bien : « J’vas signer ça ; n’viendrons plus m’embêter ».4Nous n’voulons plus d’vestons, donc — et plus d’rodinguotesNous n’voulons plus r’sembler à qui nous r’semble encor ;Nous voulons des képis, nous voulons des grand’s bottes,Nous voulons des galons qui soient de la vraie or.Nous allons faire une lettre au ministre de la GuerreQue l’plus grand d’entre nous ira lui-mêm’ porter,Et l’ministre dira ; « La chose est nécessaire »Ou bien : « J’vas signer ça ; n’viendrons plus m’embêter ».5Et nous trst’rons tout l’temps élèv’s à la CentraleCar après nos cinq ans nous r’porterions l’veston.Ah ! qu’ell’ sera fièr’ de ses centraux, la capitale !Qu’ell’ sera fièr’ la province ! Ah ! min’ de pâmoison !Nous allons faire une lettre au ministre de la GuerreQue l’plus grand d’entre nous ira lui-mêm’ porter,Et l’ministre dira ; « La chose est nécessaire »Ou bien : « J’vas signer ça ; n’viendrons plus m’embêter ».