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Le

Kratophile

Bépow

mardi 14 février 2023, par claude

Texte de Pépow ou Bépost (1896).

(Allusion-Réponse aux articles du Figaro de Léon Daudet)

1
Parc’ que j’leur lèch’ les pieds ? Ben quoi ?
On n’peut plus gober les couronnes ?
Après tout j’fais pas l’pantin, moi,
J’fais mon apprentissag’ des trônes,
Si j’leur lèche les pieds, c’est qu’ça m’plaît.
Ma langue s’promèn’ et s’enfonce,
Et j aval’ tout comm’ du p’tit lait.
J’m’appell’ Daudet, j’suis l’ fils d’Alphonse.
 
2
C’est des typ’s qu’ont d’l’autorité
Les rois, les emp’reurs, les monarques.
Y sont maîtres d’là liberté ;
Y sont les seuls patrons d’leurs barques.
Qu’v régné t’on-d’sus ou bien en-d’sous.
Leur nom d’la même façon s’prononce…
Et puis ils ont toujours des sous.
J’m’appell’ Daudet, j’suis l’ fils d’Alphonse.
 
3
On veut fair’ tourner l’opinion :
Y m’ont dit d’taper sur la clique.
J’ai sorti ma chouett’ conviction :
Y m’ont bien payé mon artique.
J’en ai eu des Napoléons !
C’est pas du leurr’ un’ tell’ réponse.
Vous autres, vous êt’s de vrais patrons.
J’m’appell’ Daudet, j’suis l’ fils d’Alphonse.
 
4
C’est pas les démophil’s qu’auraient
Ces idées d’grandeurre royale.
Y discut’raient, rogn’raient, cal’raient.
Y sont des gens qu’ont pas d’morale
Y s’paient des canards aux p’tits pois ;
Y s’frott’nt les mains à la pierr’ ponce.
C’est tous de porteurs de faux poids,
J’m’appell’ Daudet, j’suis l’ fils d’Alphonse.

Paru aussi in : Le Libertaire (1895-1899), nº 22 (11-18 avril 1896).