Serinade des purées

(refrain)

Pour ne pas crever dans la rue,

Faut s’fair’ voleur ou député ;

Quand on est femme, il faut s’fair’ grue

Ou sœur de charité ;

Pour ne pas crever dans la rue,

Faut s’fair’ voleur ou député ;

Ou sans ça… (bis)

On est de la revue !

 

1

Des chanteurs chics vont dans la rue,

On parle d’eux dans les journaux ;

Ils ont toujours la bienvenue,

Ils ramassent des monacos ;

Puis on envoie un peu de galette

À des gens qu’en vol’nt la moitié,

Avec le reste on fait la fête ;

Aux vrais pauvr’s, il reste la… pitié.

 

2

Nos députés qui font bombance,

Ne se dout’nt pas qu’on crèv’de faim.

Ils ont vraiment bien de la chance,

Ils ne connaiss’nt pas le turbin.

On fait des lois, d’la politique,

C’est toujours kif-kif Bourico,

Un beau discours démocratique

Ça n’vous met rien dans le coco.

 

3

Va des gens qui se mett’nt en grève,

Ça fait l’beurr’ des politiciens.

Ils s’en fout’nt… oh ! mais c’est un rêve,

On les laiss’ crever comm’ des chiens.

Vaut mieux faire ses aff’air’s soi-même :

Populo n’a pas besoin d’meneur,

On ne récolt’ que lorsqu’on sème,

La blag’ est bonn’ l’pain c’est meilleur.

 

4

De Madagascar ou d’la Chine,

On embèt’ le pauvre habitant ;

On croit fuir’ son d’voir, on s’échine

Et la fièvr’ vous fich’ sur le flanc.

En r’venant de convalescence,

Quand ils ont pu sauver leurs peaux,

Les patriot’s n’ont pas de chance,

Y a plus d’plac’ dans les hôpitaux.