J’en ai soupe, moi, des curés ;Ces marchands d’bons dieux et d’prières,Ces paquets d’viande enjuponnés,Qui s’ballad’nt avec des bréviaires,Ça m’fait sortir ed’ mon grimpant.J’voudrais pouvoir taper à l’aiseDans ces bons frèr’s à la gueul’ niaise,Qu’a eun’ bavett’, comme un enfant.J’voudrais aussi taper dans l’tasDes typ’s à barb’, des missionnaires,Des ceuss’s qui n’est pas tondu rasEt qui s’en va fair’ des magnièresAux cinq cents diables pour préparerQuéque expédition coloniale,Ousque, pour laver leur linge sale,Populo ira s’fair’ sabrer.Mais pendant qu’tous ces futurs saintsI’s m’font sortir ed’ ma culbute,C’qui m’épate, c’est les capucins ;Quand j’en vois un, j’m’écrie : Ah ! flûte !Qu’il est joli, qu’il est barbu !Ah ! nom de Dieu, la belle figure !En voulez-vous, des robes d’bureEt des arpions qui sentent l’nu ?Tas d’ratichons, tas d’bondieusards,Prélats à rob’s roug’s ou violettes,Ignorantins, cléricafards,Et vous, nonn’s, avec vos cornettes,Continuez sans vous épaterA protéger l’ignorantisme.Cerveaux fêlés par l’onanisme.Qui donc os’rait vous arrêter ?Mais, prenez garde ! Viendra un jour…(Et qui sait ? ce jour est p’t-êtr’ proche)Où l’Anarchie aura son tour.Alors, vous rentrerez sous cloche…Mais nous irons dans vos couvents,Dans vos bordels, dans vos églises,Nous y eutass’rons vos bêtises,Et après, nous foutrons l’feu d’dans !
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Enjuponnés
Pothin-Vérin
mercredi 15 février 2023, par
Texte de Pothin-Vérin (1896).
Paru aussi in : Le Libertaire (1895-1899), nº 57 (10-16 décembre 1896).