1Triste et tout de loques vêtu ;Avec un air de chien battu,La voix timide et larmoyante,Il va par la foule ondoyanteQui, sans le voir, suit son chemin ;Il va, honteux, tendant la main.2J’ai faim, dit-il, mes bonnes gens ;Ayez pitié des indigents ;Compatissez à la souffranceDe ceux qui n’ont plus d’espérance.Donnez un sou, donnez du pain,Donnez de quoi calmer ma faim.3Hélas, qu’importe ta douleur !Va-t’en, ô spectre du malheur,Ces gens ont autre chose à faire ;Ta faim, est pour eux piètre affaire.Ici, là-bas, plus loin, partout,Un te plaindra, mais c’est bien tout.
Mendiant
Grandidier, Louis
jeudi 16 février 2023, par
Texte de Louis Grandidier (≤1898).
Paru aussi in : Le Libertaire (1895-1899), nº 144 (28 aout-3 septembre 1898).